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Les aventures

friche, qu’elle pouvoit cultiver en cas de besoin, en sorte que, de ce côté il n’y avoit aucun sujet de jalousie & de discorde.

On avoit laissé déserte la partie orientale de l’île, afin que les sauvages pussent y aller & venir à leur ordinaire ; & on avoit résolu de ne se point mêler de leurs affaires, s’ils ne se mêloient pas de celles des habitans. Il ne faut pas douter qu’ils n’y vinssent souvent, comme ils avoient fait autrefois ; mais je n’ai jamais entendu dire qu’ils aient entrepris la moindes chose contre mes colonie.

Il me vint alors dans l’esprit, que j’avois fait espérer à mon religieux que la conversion des trente-sept sauvages pouvoit se faire sans lui, d’un manière dont il seroit satisfait. Je lui fis sentir que cette affaire étoit en bon train, & que ces gens étant ainsi distribués parmi les chrétiens, il seroit facile de leur faire goûter les principes de notre religion, pourvu que chacun de leurs maître voulût bien faire tous ses efforts pour y réussir.

Il en convint ; mais, dit-il, comment les porterons-nous à y travailler avec application ? Je lui répondis qu’il falloit les y engager, en les assemblant tous, ou bien en leur allant parler à chacun en particulier. Ce second parti lui parut le plus convenable ; & là-dessus nous partageâmes