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de Robinson Crusoé.

force de l’éducation se saisit de nouveau de leur ame, & les instructions qu’ils ont reçues, dans leur première jeunesse, opèrent sur eux avec tout le succès imaginable. Les préceptes qui ont été endormis, pour ainsi dire, pendant long-tems se réveillent alors, & produisent des effets merveilleux.

Il en étoit ainsi du pauvre Atkins. Il n’étoit pas des plus éclairés ; mais voyant qu’il étoit appelé à instruire une personne plus ignorante que lui, il ramassoit toutes les leçons de son père qu’il pouvoit se rappeler, & il s’en servit avec beaucoup de fruit.

Il se ressouvenoit sur-tout avec force de ce que son père lui avoit dit sur l’excellence de la bible, qui répandit sur des familles & sur des nations entières les bénédictions du ciel ; vérité dont il n’avoit jamais compris l’évidence que dans cette occasion, où voulant instruire des payens & des sauvages, il ne pouvoit se passer du secours des oracles divins.

La jeune femme étoit bien aise aussi de voir cette bible, pour le grand besoin qu’elle en avoit alors. Elle en avoit une, comme aussi son jeune maître, à bord du vaisseau, parmi les autres hardes qu’on n’avoit pas encore portées à terre ; mais il lui en falloit une pour s’en servir d’abord.

J’ai déjà tant dit de choses touchant cette jeune