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de Robinson Crusoé.

Cet ordre même nous engagea, contre notre intention, dans un combat avec des Sauvages. Cinq ou six de leur plus grands canots approchèrent tellement de la plus grande de nos chaloupes, que nos gens leur firent signe de la main de se retirer, ils le comprirent fort bien, & ils le firent ; mais tout en se retirant, ils lancèrent une cinquantaine de javelots contre nous & blessèrent dangereusement un de nos hommes.

Je criai pourtant à ceux des chaloupes de ne point faire feu, & je leur fis jeter un bon nombre de planches pour se couvrir contre les flèches des sauvages, en cas qu’ils vinssent à en tirer de nouveau.

Environ une demi-heure après, ils avancèrent sur nous en corps du côté de la poupe, sans que nous pussions d’abord deviner leur dessein. Ils approchèrent assez pour que je visse sans peine que c’étoient de mes vieux amis, je veux dire de ces Sauvages avec lesquels j’avois été souvent aux mains.

Un moment après ils s’éloignèrent de nouveau, jusqu’à ce qu’ils fussent tous ensemble directement opposés à un des côtés de notre Navire, & alors ils firent force de rames pour venir à nous. Ils approchèrent si fort, effectivement, qu’ils pouvoient nous entendre parler ; & là-dessus je commandai à tout l’équipage de se tenir en repos, jusqu’à ce qu’ils tirassent