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Les aventures

vaisseau, plutôt que de souffrir vos censures perpétuelles.

Après l’avoir écouté avec patience, je lui dis, qu’à la vérité le massacre de Madagascar, que je n’appelerois pas autrement, m’avoit toujours souverainement déplu, & que j’en avois parlé librement, sans pourtant appuyer davantage sur lui que sur un autre ; qu’il étoit vrai que je n’avois aucun commandement dans le vaisseau, mais aussi que je n’avois jamais prétendu y exercer la moindre autorité, & que je n’avois fait seulement que dire mon sentiment avec franchise sur les choses qui nous concernoient tous également ; que je voulois pourtant qu’il fût que j’avois une part considérable dans la charge du navire, & qu’en cette qualité j’avois un droit incontestable de parler encore avec plus de liberté que je n’avois fait jusqu’alors, sans être obligé de rendre compte de ma conduite, ni à lui, ni à qui que ce fût. Je lui tins ce discours avec assez de fermeté ; & comme il n’y repliqua pas grand chose, je crus que c’étoit une affaire finie.

Nous étions alors dans le port de Bengale ; & ayant envie de voir le pays, je m’étois fait mettre à terre, quelques jours après notre arrivée, avec le Super-Cargo, pour nous divertir

pendant