Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 2.djvu/463

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il n’y a presque rien qui ne soit honoré de leurs sacrifices.

Il ne m’arriva rien de particulier dans toute cette étendue de pays, dont les bornes étoient éloignées du désert dont j’ai parlé en dernier lieu, de plus de quatre cens milles. La moitié de ce terrein peut bien passer pour un désert aussi, & nous fûmes obligés de voyager pendant douze jours, sans rencontrer ni maison, ni arbre, & de porter avec nous notre eau, & nos autres provisions.

Après nous être tirés de cette solitude, nous parvînmes en deux jours de marche à la ville de Janezay, située près d’un grand fleuve du même nom. On nous dit-là, que ce fleuve sépare l’Europe de l’Asie ; de quoi nos faiseurs de cartes géographiques ne tombent pas d’accord. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’il borne vers l’orient l’ancienne Sibérie, qui ne fait qu’une province du vaste empire des Moscovites, quoiqu’elle soit plus grande que toute l’Allemagne.

Je remarquai que dans cette province même, le paganisme & l’ignorance la plus brutale ont par-tout le dessus, excepté dans les garnisons russiennes. Toute l’étendue de terrein entre le fleuve Oby & le fleuve Janezay, est pleuplée de payens, & de payens aussi barbares que les Tartares les