Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 2.djvu/498

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plus vaillant guerrier de l’univers, étoit aussi du sentiment qu’il fallait se battre jusqu’au dernier souffle de vie, & le vieux pilote croyoit que, de la manière que nous étions postés, nous pouvions faire tête à nos ennemis & les repousser. Tout le jour se passa de cette manière sans que nous pussions parvenir à une résolution fixe. Vers le soit nous apperçûmes qu’un nouveau renfort étoit venu aux Tartares : ce qui nous fit croire qu’ils s’étoient séparés en différentes bandes, pour roder par-tout, & pour chercher quelque proie, & que les premiers avoient détaché quelques-uns des leurs, pour donner avis aux autres du butin qu’ils avoient découvert.

Craignant que le lendemain ils ne fussent encore plus forts, je me mis à questionner les gens que nous avions amenés avec nous de Tobolski, pour savoir d’eux, s’il n’y avoit pas quelque route détourné, par laquelle nous pouvions échapper à ces canailles pendant la nuit, & nous retirer vers quelque ville, ou bien trouver quelque part une escorte pour nous conduire à travers le désert.

Le Sibérien, domestique du prince nous dit que, si nous aimions mieux leur échapper que les combattre, il se faisoit fort de nous tirer de là pendant la nuit, par un chemin qui alloit du