Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/107

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

n’êtes pas sage, dit la fée : je me fâcherai, si vous n’y prenez garde. Puisque vous êtes levé, dit-elle en changeant de discours, voyez donc la pendule quelle heure il est. Il est près de neuf heures, dit Agis après y avoir regardé. Ah ! dit Cabrioline d’un air languissant, c’étoit bien la peine de m’éveiller si-tôt pour des folies ! On n’entre jamais dans mon appartement qu’à midi ; vous m’obligerez de me lever, quoique j’aye encore envie de dormir. Allons, retirez vous, dit elle faiblement, que je sonne, afin qu’on vienne m’habiller. Pourquoi vous lever plutôt qu’à l’ordinaire ? dit Agis ; vous n’avez qu’à vous rendormir ; je me tiendrai dans votre appartement, sans faire de bruit, & j’aiderai ensuite à votre toilette. Oh ! dit la Fée, si vous restez, il faudra que vous sortiez avant que l’on entre ici. Je sortirai quand vous voudrez, dit le page. Vous avez donc envie de me voir dormir, reprit la fée ; je suis presque curieuse d’éprouver si vous serez tranquille. Mais cet appartement est ouvert ; si quelqu’un venoit par hasard, que diroit-on de vous trouver auprès de moi ? Allons, il faut que vous vous en alliez. Eh bien, dit Agis avec vivacité, je m’en vais fermer la porte, personne ne pourra nous surprendre. Tirez donc la clef, sans faire de bruit, dit la fée, que l’on ne s’aperçoive