Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/136

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la jeune esclave, en lui rendant le trésor qu’elle lui avoit confié. Je vous dois la vie, lui dit-il ; comptez sur une éternelle reconnoissance ; Ne faites point de bruit, dit l’esclave ; je vais voir il nos vieilles sont endormies : habillez-vous pendant ce temps-là, & partons.

Dès que la jeune esclave fut sortie, Prenany sauta du lit, & s’habilla si fort à la hâte, qu’il mit ses bas à l’envers. Il eut pourtant la présence d’esprit de retourner ses poches, & d’ôter tous ces malheureux petits pois qui avoient pensé causer sa perte. Il y a bien des gens qui, comme lui, songent aux accidens après qu’ils sont arrivés. Il rencontra, en sortant de sa chambre la jeune esclave, qui lui dit que les vieilles ronflaient de toutes leurs forces : ils passèrent sans faire de bruit, & se mirent en chemin.

Quand ils furent un peu éloignés, & que Prenany ne craignit plus ces détestables vieilles, il renouvela ses remerciemens à la jeune moresse ; il lui conta son histoire, & l’instruisit de son amour pour la princesse Fêlée, auprès de qui il lui promit de la placer. Il lui demanda ensuite quel étoit son nom, & de qui elle tenoit cette pierre inestimable dont elle s’étoit servie pour e guérir.

Ne me demandez point lui dit l’esclave, l’his-