Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/143

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la reine ; s’il étoit ici, je vous le donnerois. Aussi—tôt j’ai fait déguiser quatre de mes pages, que j’ai envoyés pour vous chercher. Vous savez qu’Agis vous a trouvé, & que vous avez fait retourner Dondin dans son royaume. Tandis que tout le peuple regardoit de dessus les remparts la danse des boiteux, Agis dit à la reine, que ce n’étoit qu’à vous que nous devions notre délivrance. Aussi-tôt je lui demandai votre grâce ; mais Acariasta, qui étoit présente, se mit en colère, & pria la reine de vous punir. Nous fîmes tous nos efforts pour l’appaiser, & pour l’engager à consentir que vous revinssiez à la cour. Il n’y aura, lui dis-je, qu’à n’en point parler à Solocule ; comme il ne le verra pas, il n’en saura rien. Cela persuada la princesse, qui consentit à votre retour.

la reine me dit ensuite en particulier : Je vois bien que vous aimez Prenany. Cela est vrai, lui répondis-je, je l’aime de tout mon cœur. Mais, ajouta la reine, saurez-vous faire la maîtresse, & l’obliger en tout à faire votre volonté, Oh ! pour cela oui, dis-je aussitôt : s’il me contredit en quelque chose, ou s’il ne prévient pas même mes fantaisies, je pleurerai, ou je crierai si sort, que tout le monde prendra mon parti ; enfin je ferai comme vous faites avec le