Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/145

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de se surpasser. Acariasta étoit de l’assemblée, & travaillois avec la reine.

Cette princesse, dont il faut dépeindre le caractère, avoit alors près de cinquante ans ; elle avoit l’humeur fière, & ne la dissimuloit point ; ses regards les plus affables auroient passé pour orgueilleux dans une autre personne. Elle étoit d’une taille avantageuse, & se croyoit belle, parce qu’une peau d’une blancheur extrême enveloppoit un embonpoint extraordinaire. Elle auroit eu de l’esprit, si elle eût su comprendre ce qu’on lui disoit ; mais sa fierté l’empêchoit d’entendre juste, parce qu’elle appréhendoit toujours qu’on ne lui voulût manquer de respect ; & cette crainte bannissoit toute autre attention.

Lorsque Fêlée entra, tout le monde se leva par respect, à l’exception de la reine & d’Acariasta. Prenany fut reçu avec toutes les marques de la plus grande joie ; la reine lui commanda de s’asseoir, & s’informa de ses aventures, qu’elle trouva très-intéressantes. Tout le monde admira sur-tout la vertu de cette pierre merveilleuse que la jeune moresse avoit en sa possession.

Acariasta, qui dissimuloit la haine qu’elle portoit à Prenany, lui fit un compliment