Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/147

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étrange, dès qu’elle eut rendu la pierre, en eut un chagrin qui lui fit lever les yeux au plafond, en faisant la grimace, & elle sut obligée d’entendre l’éloge de cette pierre, sans pouvoir marquer son dépit ; car elle n’avoit garde de révéler le mauvais tour qu’elle lui avoit joué. Cependant cette princesse en fut quitte pour souffrir le lendemain que son médecin, par une nouvelle opération, remît les choses en leur premier état.

Cette fâcheuse aventure aigrit encore la haine d’Acariasta contre Prenany. Elle la dissimula pourtant en personne de cour, & applaudit au dessein de la reine, qui proposa sur le champ le mariage de la princesse avec lui.

On appela les prêtres de la lune, pour consulter, dès le soir même, cette grande divinité adorée à Amazonie. On se servit, pour la considérer, de lunettes les plus excellentes que le roi eût inventées ; & enfin, après un sérieux examen, les prêtresses déclarèrent que cet hymen seroit agréable à la déesse, mais qu’elle ne vouloit pas qu’il s’accomplît tandis qu’elle fuyoit de dessus leur hémisphère : qu’ainsi, il falloit différer d’une huitaine, après laquelle elle devoit recommencer un nouveau cours.