Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/150

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des cailles ; voilà des perdrix. Quand le prince demandoit à boire, & qu’on lui en servoit : voilà, disoit Prenany, un verre avec de l’eau à moitié ; on vous verse du vin ; votre verre est sur la soucoupe ; voilà qu’on le remporte ; le page qui vous a servi boit avec le gouleau de la bouteille, en le reportant sur le bufet. Quand il y manquoit, deux hommes qui étoient à ses côtés, lui donnoient des coups de baguette sur les doigts.

Au dessert, Solocule demanda à Prenany des nouvelles de Fêlée, & si elle avoit toujours la gorge aussi belle qu’elle l’avoit six mois auparavant. Je ne vois point ici la princesse, répondit Prenany. Mais vous l’avez vue, reprit le prince ; vous pouvez me dire si elle est toujours aussi charmante. Je ne suis obligé de vous dire que ce que je vois, repartit Prenany, & non pas ce que je sais : ainsi, avec votre permission, je ne vous en apprendrai rien que quand je la verrai ici.

Après le souper, Solocule s’alla coucher. Prenany, qui l’accompagnoit, fut encore obligé de lui faire la description de tout ce qui étoit dans sa chambre ; il lui expliquoit jusqu’aux moindres mouvemens de ceux qui le déshabilloient. Mais tandis que Solocule, prêt à entrer dans son lit, tournoit le dos à une table de