Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/21

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sert qu’à le rendre plus ardent & plus passionné.

En effet, le Solinien, après avoir quelque temps combattu contre la crainte d’offenser sa divinité étoit forcé de venir à la déclaration. Quoiqu’il l’eût faite dans les termes les plus soumis, & avec toutes les réserves sur la pureté des sentiments employés dans les anciens romans Soliniens, la rougeur qui s’élevoit sur le visage de la déesse, & le dépit qui brilloit dans ses yeux, faisoit sentir au Solenien tout l’excès de sa témerité. Cependant il falloit s’étudier encore, & que la vertu alarmée de l’objet aimé n’eût rien d’absolument desespérant ; & après quelques temps de soins & d’assiduités, l’amant venoit à bout de faire accepter l’hommage de son cœur & de ses présens.

Quand les affaires avoient une fois été mises en règles, & que l’on étoit convenu de ses faits, quel art la Solinienne n’étoit-elle pas obligée de mettre en usage pour conserver sa conquête ? On n’affectoit un air de désintéressement & de probité, qui charmoit ; ce n’étoit que par complaisance pour l’amant que l’on étoit recherché dans sa parure. Si l’intrigue étoit de nature à paroître en public, ce n’étoit que pour lui faire honneur que l’on vouloit porter les robes