Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/222

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si sage & les scrupules étant cessés, la joie qui accompagnoit toujours l’aimable fée se répandit sur toute la compagnie. La jeune Fêlée parut charmante, même aux dames, c’est beaucoup dire ; ses yeux brilloient d’un feu vif & tendre ; sa bouche charmante sourioit le plus agréablement du monde : mais comme les prêtres du soleil l’avoient désarmée avant de la conduire au sacrifice, elle paroissoit un peu pâle. Cabrioline, qui s’en aperçut, s’approcha d’elle, lui tint un moment sa serviette devant le visage, & lui ayant un peu frotté les joues avec le bout des doigts, sema les plus belles roses sur son teint de lys. Dès que la fée eut fini cet enchantement, l’admiration éclata de toutes parts, & ranima encore le plaisir.

Lorsque l’on fut au dessert, on fut surpris de voir entrer Bengib, parfaitement guéri de sa blessure. Il vint se jeter aux genoux du roi, & lui montra une pierre qu’il tenoit dans sa main. Seigneur lui dit-il, n’est-ce pas là la pierre merveilleuse qui vous a guéri ? Elle a fait le même effet sur moi, mais elle m’a été donnée par un autre que Zaïde. Sans doute ma chère Zaïde est morte & un autre possède le trésor qui lui appartenoit. Non non, dit la reine d’Amazonie qui prit la parole, Zaïde m’a suivie dans ces lieux, & je reconnois cette pierre