Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/281

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levé la main, tenant le second & le troisième doigts étendus & les autres étant pliés ; je l’ai fait cacher de honte & de confusion dans le fond de la mer ; en sorte que je vous assure, madame, qu’elle ne paroîtra jamais. Elle vouloit faire entendre, comme j’ai eu l’honneur de vous dire, que cinq hommes bien unis étoient capables de se rendre maîtres de l’univers, & je lui ai montré que seulement deux bien d’accord pouvoient faire cette entreprise.

Ces paroles donnèrent de l’admiration à la reine ; elle vit bien que ces princes, qu’elle ne connoissoit pas pour tels, étoient d’une haute naissance & d’un esprit sublime. Elle leur fit rendre tous les honneurs possibles, & leur témoigna qu’elle n’oublieroit jamais le service important qu’ils lui avoient rendu ; ensuite ils se retirèrent dans un des plus beaux endroits du palais, où on leur avoit préparé, par ordre de la reine, un dîné des plus magnifiques.

Pendant qu’ils étoient à table avec plusieurs grands seigneurs qui les avoient accompagnés le matin, les ministres d’état étant dans le conseil avec cette princesse, parlèrent de renvoyer à l’empereur Behram son miroir, en considération du service signalé qu’il leur avoit procuré. Le plus vieux d’entre eux prit la parole ; & s’adressant à la reine : Je ne doute pas, ma-