Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/346

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

publier par-tout son royaume, que l’orfèvre pouvoit se présenter devant lui, & qu’il lui pardonneroit son crime. Cet homme, ravi d’une si agréable nouvelle, vint se jeter aux pieds du roi, qui lui ayant fait conter l’histoire de son évasion, se mit à rire plus fortement que jamais. Il lui accorda la grace qu’il avoit promise, & lui fit venir sa femme pour les raccommoder ensemble ; ensuite il donna une pension considérable à l’autre orfèvre qui avoit découvert le larcin ; & après les avoir fait réconcilier, il les renvoya chez eux pleins de joie & de satisfaction.

L’empereur Behram ayant écouté cette histoire avec beaucoup de plaisir, se fit conduire le lendemain au quatrième palais. Lui & tous les seigneurs de sa cour étoient habillés de la même étoffe dont le palais étoit meublé. D’abord qu’il y fut arrivé, la princesse, qui souhaitoit de le voir, l’alla trouver dans son appartement ; il la reçut avec bien de l’honnêteté, & leur entretien fut sur diverses choses également curieuses & agréables. Après une conversation de plus de deux heures, elle se retira, & l’empereur fit venir le quatrième nouvelliste, auquel il commanda de lui raconter quelque histoire tragique, dont la morale le pût édifier. Cet homme, qui étoit fort savant, baissa