Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/386

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connoissoit la justice des dieux, qui le punissoient de ce qu’il l’avoit trompé sur le mariage de sa fille, & que s’il pouvoit la retirer des mains du mandarin, il étoit prêt à la lui donner, & réparer par là l’injustice que l’ambition lui avoit fait faire. Polaure, voulant profiter de ce mouvement, répliqua qu’il étoit venu le chercher exprès pour lui offrir ses services ; qu’il connoissoit non seulement le mandarin, mais aussi tout ceux en qui il avoit quelque confiance ; qu’il découvriroit le lieu où il avoit mis sa fille, & qu’ayant toujours pour elle le même respect & la même passion, il étoit sûr de l’obliger à la rendre, où de l’enlever du lieu où elle seroit, s’il s’obstinoit à la vouloir retenir. Le père le conjura de ne point perdre de temps, & lui donna de si fortes assurances qu’il n’avoit envie de la retrouver que pour lui en faire un don, qu’il ne put douter qu’il ne lui parlât sincèrement. Il partit le lendemain, & ayant rejoint le mandarin à une terre où il s’étoit retiré, il lui rendit compte de tout ce qu’il avoit fait. Comme le père avoit souhaité qu’il lui fît savoir l’état des choses, il lui écrivit d’abord qu’il avoit trouvé le mandarin dans une obstination extraordinaire, & que peut-être il ne lui seroit pas si aisé qu’il l’avoit cru de découvrir où il avoit mis sa fille. Il lui manda,

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