Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/389

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mour duquel elle étoit ainsi méprisée, soulagea ses peines, disent les Chinois ; il fit descendre de ses belles voûtes ses heureux habitans, pour la consoler, & envoya plusieurs animaux à son secours ; les saints du ciel lui venoient tirer de l’eau ; les singes lui servoient de valets ; les oiseaux nettoyoient, avec leur becs, les allées de ce jardin, & les balayoient avec leurs ailes ; les bêtes sauvages descendoient d’une montagne qui étoit proche, pour lui porter du bois. Le roi son père la voyant un jour servie par ces nouveaux domestiques, crut qu’elle étoit sorcière. Il résolut de la punir par les flammes, & fit mettre le feu dans cette maison. Cette fille voyant que ce beau lieu brûloit à son occasion, se voulut tuer de regret avec une longue épingle d’argent qui tenoit ses cheveux, & se la mit sous la gorge ; mais une pluie terrible qui vint sur le champ, éteignit le feu. Alors elle quitta son dessein, se retira dans les montagnes, & se cacha dans des cavernes, où elle continua sa pénitence. Le ciel, qui la protégeoit, ne voulut pas laisser impunies la cruauté & l’impiété de son père ; il le frappa de lèpre, & abandonna son corps aux vers, qui, le rongeant jour & nuit, lui faisoient souffrir les plus cruels tourmens. Canine en eut révéla-