Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/438

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belles agathes, qui, d’un côté, représentoient un empereur romain, & de l’autre une impératrice ; ouvrages qui étoient le chef-d’œuvre des plus fameux sculpteurs de chaque siècle ; un coq d’or, dont les yeux étoient de rubis, & qui, par le moyen d’un ressort, chantoit comme un coq naturel. Il y avoit encore plusieurs autres raretés, dont le détail seroit peut-être ennuyeux, ou du moins nous éloigneroit trop de notre sujet : c’est pourquoi je n’en parlerai pas davantage, & je dirai que ce prince ayant pris congé du roi, partit avec toutes ces richesses, & fut accompagné par plusieurs grands seigneurs, qui allèrent avec lui aux Indes. La reine étant avertie que le prince étoit en marche pour la venir épouser, alla avec toute sa cour au devant de lui jusqu’à la dernière ville de la frontière de son royaume. Comme elle avoit fait beaucoup de diligence, elle y arriva deux jours avant lui ; & pendant ce temps, elle donna tous les ordres nécessaires pour lui faire une entrée magnifique. Mais ce prince, qui mouroit d’impatience de la voir, prévint l’exécution de ses ordres, & ayant commandé aux gens de son équipage de venir à petites journées, il prit la poste avec un écuyer, un page, & un valet de chambre. Il arriva au palais dans le temps que la reine dînoit. Il passa