Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/440

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bien davantage quand il aperçut tout d’un coup le plancher d’en haut s’entr’ouvrir, & une table toute couverte de mets les plus exquis, qui descendoit au son de plusieurs instrumens, qui faisoient une harmonie charmante. Pendant le repas, la symphonie continuoit, & de temps en temps elle étoit accompagnée de voix plus douces que celles des syrênes. Le prince y prenoit beaucoup de plaisir, & ce commencement étoit pour lui un pronostic favorable des agrémens qu’il devoit avoir avec cette auguste reine.

Après le soupé, ce prince lui donna la main pour la conduire dans son appartement, où après s’être entretenu quelque temps avec elle, il se retira dans le sien. Ses équipages arrivèrent le troisième jour ; le lendemain il donna les présens à la reine, dont elle fut charmée, & le jour suivant, la célébration du mariage se fit avec toute la pompe & la magnificience imaginables. Cette cérémonie étant finie, le roi & la reine prirent le chemin de leur ville capitale, qui les attendoit dans une impatience mêlée de respect & d’amour. Toutes les troupes & tous les citoyens se mirent sous les armes, pour les recevoir. Par-tout où ils passoient, c’étoient des arcs de triomphe, enrichis de devises ingénieusement inventées à leur gloire.