Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/457

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l’endroit où le prince de Méros étoit en personne. Le combat fut d’abord opiniâtre ; mais à la fin, ce prince ne pouvant plus soutenir le choc de la cavalerie, ni celui de l’infanterie, s’enfuit le premier, & ensuite ses gardes, qu’on poursuivoit l’épée dans les reins. La déroute fut grande ; car Arsanez, l’un des généraux du prince de Sarendip, ayant battu ceux qui vouloient investir l’aîle droite, les obligea à suivre l’exemple du prince de Méros, & de s’enfuir à toute bride. Enfin ce ne fut par-tout qu’une défaite générale, excepté trois bataillons & cinq escadrons, qui, étant plus près de leur retraite, se dérobèrent à la vue des vainqueurs, sans pouvoir être chargés. Cette bataille coûta plus de vingt mille hommes des meilleures troupes du prince de Méros, sans compter tout le bagage, qui fut pillé, & la caisse militaire partagée entre les soldats. Comme on avoit trouvé, en poursuivant ce prince, son casque, sa cuirasse & son bouclier, on crut d’abord qu’il étoit mort ; mais peu-après on sut le contraire, & qu’il ne s’étoit défait de toutes ces choses que pour fuir avec plus de vîtesse.

Le prince de Sarendip se signala dans cette bataille avec toute la valeur d’un brave soldat, & toute la conduite d’un grand capitaine : on le voyoit partout pouvoir, sans confusion, à