Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/459

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qui restoient au roi pour les frais de la guerre. Il mit de bonnes garnisons par-tout, & ensuite il s’en retourna à Sarendip, où il fut reçu parfaitement bien du roi & de tous les peuples, qui le regardoient comme un héros. Cependant, quoiqu’il en eût beaucoup de joie, elle n’égala point celle qu’il ressentit à la vue de la princesse son épouse. Comme il l’aimoit passionnément, il en étoit aimé de même ; & ce retour, que l’un & l’autre avoient souhaité avec empressement, ne servit qu’à augmenter leur amour. C’est ce que produit ordinairement l’absence, qui redouble souvent l’ardeur de ceux qui aiment. En effet, on ne vit jamais plus de tendresse de la part du prince & de la princesse. Elle devint grosse, & accoucha heureusement à son terme d’un beau garçon, dont le roi & tous les peuples eurent une extrême joie. Ils firent plusieurs sacrifices aux dieux, pour les remercier d’un présent si agréable, & pour les prier de faire naître en ce jeune prince les vertus & le mérite de son père & de son grand-père. Ces peuples avoient raison de leur faire cette demande ; car ils vivoient sous la domination la plus douce & la plus heureuse qui fut jamais.

Pendant que chacun se réjouissoit ainsi & faisoit des vœux pour la conservation de