Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/464

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Pendant que le roi parloit de la sorte, les yeux du prince sont fils étoient baignés de larmes, & son cœur, pénétré de douleur, ne poussoit que des sanglots. Tous les assistans étoient aussi en pleurs, & regrettoient la perte d’un si bon roi, si juste, & si généreux. Tandis que chacun étoit ainsi accablé de tristesse, le roi tomba dans l’agonie, qui ne dura pas plus d’une heure, & mourut âgé de soixante-dix-neuf ans, regretté généralement de tout le monde. Le prince fut aussi-tôt proclamé roi, & deux jours après il fit inhumer le corps de son père dans le tombeau des rois ses ancêtres, avec toute la pompe & la cérémonie que demandoit son rang, & la vénération que demandoit sa mémoire. On dit que le jour que le roi décéda, on entendit sur son palais le chant de plusieurs oiseaux qui faisoient, par la beauté de leur ramage, une espèce de concert mélodieux, comme un signe de joie qu’on devoit avoir de ce que ce prince étoit délivré de ses maux, & mis au rang des dieux.

La nouvelle de cette mort s’étant répandue de toutes parts, le nouveau roi reçut des complimens de condoléance de tous les princes ses voisins, & même des plus éloignés. Parmi ceux-ci ; le roi de Tanjaor se distingua par une lettre qu’il lui écrivit, dont voici les termes.