Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/51

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jeune Fêlée sur le lit de gazon, & sortit avec précipitation pour appeler du secours. Par bonheur, la fidèle gouvernante n’étoit pas éloignée, & étant accourue à ses cris, elle fit revenir la jeune maîtresse, à qui Prenany donna le bras, pour la reconduire doucement au palais.


CHAPITRE VII.


Comment on peut se venger d’un borgne, & du danger que Prenany courut pour y avoir réussi.


Cependant Solocule, amoureux de Fêlée, s’étoit aperçu que Prenany ne lui étoit pas indifférent, & cherchoit tous les moyens possibles pour le chagriner. Il louoit, d’un air de bonne fortune, les appas de la pricesse, & affectoit d’en parler sans cesse en présence de son rival. Il vantoit la finesse de la jambe de Fêlée, sa gorge naissante, dont il paroissoit enchanté ; & la princesse, par une coquetterie naturelle au sexe, ne pouvoit se fâcher de ces louanges, quoiqu’elle n’aimât point celui qui les lui donnoit. Prenany, en songeant que Solocule avoit lacé la princesse, étoit au désespoir.