Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/74

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CHAPITRE XI.


Qui paroîtra peut-être aussi ennuyeux que les choses dont on y parle.


Les jours suivans, les plus considérables seigneurs d’Azinie vinrent chez Savantivane visiter le jeune étranger. Le vieillard, qui sembloit avoir abjuré la science, obtint, par le crédit de Prenany, la confiscation des biens de son frère ; il se trouva, par ce moyen, en état de faire un figure brillante, & de fournir à Prenany de quoi paroître avec éclat. Le prince & Savantivane donnèrent à leur tour des fêtes aux principaux de la ville : on engageoit tous les jours le prince dans des parties de bal, où il faisoit admirer sa légèreté & sa grace : on le conduisoit à l’opéra, où la musique le divertissoit assez ; mais il n’entendoit rien aux paroles.

Étant un jour en particulier avec Savantivane, il lui expliqua combien cela le fâchoit. Je vois, lui dit-il, des acteurs qui se parlent tendrement en chantant, & qui parlent souvent en même temps, comme s’ils pensoient précisément la même chose ; ils se prennent ensuite par la main, & s’asseyent régulièrement cinq