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Je t’adore partout : Honni qui mal y pense !
Celui-là doit fermer mon livre, et pour jamais.
Il ne saurait pas voir que c’est toi que j’aimais,
Que, t’ayant tout donné, tu vins en récompense.
Je t’adore partout : Honni qui mal y pense !


Fontainebleau, 19 novembre 1886.

À CERTAINES

Votre vie inutile en vains plaisirs s’écoule.
(Aux Femmes.Mme L. Ackerman.)

Ô femme qui plaignez ma vie aventureuse,
Vous dont le cœur est fait de tout petits désirs,
Je ne saurais vraiment partager vos plaisirs,
Non, car il me faudrait votre cervelle creuse.

Ô femme qui passez au milieu du chemin
Effrontément coquette et jamais amoureuse,
Il suffit pour vous rendre une journée heureuse
De compter les baisers qu’a reçus votre main.

Ô femme, laissez-moi dans l’ombre et le mystère ;
Tandis que vous montrez à tous votre beauté,
Moi, je vais travaillant pour l’Immortalité,
Car je veux des lauriers quand je serai sous terre.


Fontainebleau, 26 octobre 1886.