de réalisation : l’effort du Néo-Romantisme y répond.
Les nouveaux Romantiques s’efforcent, en effet, de faire rentier dans la littérature la notion de Vidéal qu’on en a mal à propos bannie, — ils réagissent contre les excès d’un naturalisme qui s’est complu « dans la peinture d’une humanité sans grandeur ». Et, par là même, ils reviennent à la tradition romantique.
Le naturalisme n’est cependant pas le seul ennemi qu’ils aient à combattre. Contre les décadents, ils préconisent la fidélité aux règles classiques. Ils pensent que le vers de Hugo et de Leconte de Liste peut suffire à l’expression de tous les sentiments et de toutes les idées. Ils croient que le vers libre des modernes ne répond à aucun besoin réel, et n’a sa raison d’être que dans la paresse ou l’incapacité de certains versificateurs. Ils reconnaisscnt à la vérité que le vers libre a pu être employé par des poètes d’un incontestable talent, mais il leur semble — à tort ou à raison — que ces derniers recourent instinctivement au vers classique toutes les fois qu’ils ont à exprimer des idées claires ou des sentiments forts, et retombent dans le vers libre dès qu’ils commencent à ne plus savoir ce qu’ils disent.
Contre les symbolistes enfin, les Néo-Romantiques revendiquent le droit de l’écrivain à se faire entendre de tous, à se servir d’une langue intelligible, à parler un français qu’on puisse com-