Page:Apollinaire - Calligrammes.djvu/22

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Ordre des temps si les machines
Se prenaient enfin à penser
Sur les plages de pierreries
Des vagues d’or se briseraient
L’écume serait mère encore


Moins haut que l’homme vont les aigles
C’est lui qui fait la joie des mers
Comme il dissipe dans les airs
L’ombre et les spleens vertigineux
Par où l’esprit rejoint le songe


Voici le temps de la magie
Il s’en revient attendez-vous
À des milliards de prodiges
Qui n’ont fait naître aucune fable
Nul les ayant imaginés


Profondeurs de la conscience
On vous explorera demain
Et qui sait quels êtres vivants
Seront tirés de ces abîmes
Avec des univers entiers