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UN FANTÔME DE NUÉES


Comme c’était la veille du quatorze juillet
Vers les quatre heures de l’après-midi
Je descendis dans la rue pour aller voir les saltimbanques


Ces gens qui font des tours en plein air
Commencent à être rares à Paris

Dans ma jeunesse on en voyait beaucoup plus qu’aujourd’hui

Ils s’en sont allés presque tous en province


Je pris le boulevard Saint-Germain

Et sur une petite place située entre Saint-Germain-des-Prés et la statue de Danton

Je rencontrai les saltimbanques


La foule les entourait muette et résignée à attendre
Je me fis une place dans ce cercle afin de tout voir