Page:Apollinaire - Histoire de Mlle Brion, dite comtesse de Launay.djvu/82

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la V… et moi, les yeux fixés les uns sur les autres, nous y lisions toutes les sensations que nos cœurs éprouvaient : tendre langage, jouissance de l’âme, que vous savez bien peindre tous les plaisirs que deux amants ont goûtés ! Avec quelle volupté vous leur en promettez de nouveaux ! Nous étions trop occupés de notre bonheur pour rester plus longtemps à table. Mon cher de la V… me porta dans ses bras sur un autel préparé par l’Amour, asile du mystère et du silence. Ce dieu serait-il si sûr de triompher s’il nous rendait moins heureux ? Par combien de victoires ne nous fait-il pas oublier une défaite qui est si nécessaire à notre bonheur ? Déjà quatre fois ma bouche, collée sur la sienne, avait reçu son dernier soupir, et quatre fois par le par-