Page:Apollinaire - Histoire de Mlle Brion, dite comtesse de Launay.djvu/87

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voyais faire à ma chatte semblaient me dire que ce moment n’était pas éloigné. Je crus ne rien risquer à en faire au plus dangereux des matous. Les yeux fixés sur elle, j’étudiais tous ses mouvements. Mon cher de la V…, qui se voyait sûr du pari, en lisant dans les miens qu’elle résisterait trop longtemps pour que je pusse le gagner, me disait, en riant, que je hasarderais trop ; que ma chatte était bien plus prudente, et qu’il avait bien envie de voir comment je m’en tirerais. Je sentais à chaque instant que mon pari devenait plus mauvais, il ne me restait plus qu’une faible lueur d’espérance que je vis bientôt détruite par l’imprudence du matou. Une patte maladroitement placée permit à la chatte de se dérober ; le matou jura, la chatte donna