Page:Apollinaire - Histoire de Mlle Brion, dite comtesse de Launay.djvu/95

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fût éteint, je ne le vis plus depuis mon voyage de Versailles. Je louai un appartement dans la rue Jacob, pour y faire mes couches : mon cher de la V… m’y venait voir de temps en temps. J’avais un goût décidé pour courir toutes les nuits : je faisais souvent cette partie avec lui et plusieurs pages de ses amis ; nous ne rentrions jamais que le matin. C’est un goût qui m’a duré dix années de ma vie et qui m’a exposée à mille aventures nocturnes, les unes plus singulières que les autres. Ce penchant était si fort chez moi que quand je ne trouvais personne pour m’accompagner, je sortais seule avec Manon ; quelquefois nous raccrochions pour nous amuser. Il y avait un café, près des Tuileries, où j’étais fort connue et où je menais mes bonnes for-