Page:Apollinaire - La Femme assise.djvu/26

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vestissements, il manquait aussi le don d’observation de Gavarni pour noter en légendes point trop courtes les mille réflexions de ceux qui s’amusaient. En 1914, comme aujourd’hui du reste, on ne goûte que les légendes brèves ou plutôt personne ne sait plus en faire de longues.

J’ai noté dans les lithos de Gavarni quelques légendes qui se rapportent à ce monde des bals, à ces balochards, à ces débardeurs, ces chicards qu’il avait inventés et qui ont aussi le mérite d’évoquer un peu pour moi ces bals de 1914 qu’aucun artiste observateur n’a fixés :

Un chicard à un débardeur :

« Lilie ! Lilie !… rien ne te dit donc que c’est moi, Lilie ? »

Un patron de lavoir à un débardeur :

« Dachu ! Dachu ! tu m’ennuies !

— Non, Norinne, c’est toi qui t’ennuies. »

La mère du débardeur :

« Malheureuse enfant ! qu’as-tu fait de ton sexe ? »

Deux débardeurs :