Page:Apollinaire - La Femme assise.djvu/63

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leva, l’air soucieux, songeant à la guerre et il dit au revoir à Elvire en pensant à autre chose et son cœur se serra en voyant son amant s’éloigner sans se retourner une seule fois.

À ce moment, un sergent, Allemand nommé Waxheimer et qui avait réussi à se faire prendre dans la légion étrangère, où il s’était engagé sous le nom d’Ovide du Pont-Euxin, s’approcha. Il était en convalescence après sa cinquième blessure.

Et apercevant Elvire il lui cria : « Est-ce que vous ne m’avez pas raconté un jour que votre grand’mère avait été mormonne. »

« Oui, répondit Elvire, et c’est ce qui fait sans doute que je ne suis pas jalouse. Mon amant peut avoir autant de maîtresses que cela lui plaît, je ne serais pas plus jalouse que ne le serait de ses copines une femme mormonne. On m’a toujours raconté chez moi l’escapade de ma grand’mère Paméla. Mais celui qui m’a éclairé sur son compte est une espèce