Page:Apollinaire - La Femme assise.djvu/78

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

récréations et de pieuses bénédictions, aux prix des malheurs de toute sorte que la rage politique et l’amour mal compris de la moins démocratique des libertés ont attirés en peu d’années sur les Français et tout particulièrement sur les Parisiens.

Je pensais que ces désolations touchaient à leur terme et entreprenant vigoureusement mon apostolat d’après l’état où frère Curtis Bolton avait laissé le sien, je pus baptiser quelques Français au no 282 de la rue Saint-Honoré. Pour soutenir ma prédication, je fondai un journal, selon l’exemple du Prophète Joseph Smith et de vous-même, qui êtes notre nouveau Prophète. Cette feuille paraît mensuellement depuis le mois de mai : c’est l’Étoile du Déseret et vous approuverez certainement ce titre.

La police n’ayant pas laissé de me tracasser comme elle a tracassé ou plutôt persécuté notre pauvre frère Curtis Bolton, j’ai résolu de ne rien traiter dans ce journal qui eût rapport avec la politique.