Page:Apollinaire - La Femme assise.djvu/82

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zèle déjà constaté de frère Curtis Bolton[1].

Ces choses dites, venons-en aux événements de ces derniers jours et le grand nombre de gens qui y ont perdu la vie m’assure que la mienne a été à deux doigts de sa perte.

Ma volonté de ne pas me mêler de politique et de ne pas donner d’appréciations qui pourraient être mal interprétées au

  1. Feu M. Dreckeim, le savant berlinois, qui vécut cinq ans à Salt Lake City, où il dépouilla à la Bibliothèque les papiers laissés par le regretté président Brigham Young, se permit d’aller demander à M. Taylor, qui vivait encore, pourquoi, puisqu’il craignait que la police n’ouvrît sa lettre, il y parlait si longuement de la polygamie. À quoi M. Taylor répondit qu’il en parlait à dessein afin que la police crût que de même qu’il n’était point traité de la pluralité des femmes dans l’Étoile du Déseret, on n’en soufflait mot dans les prédications ; mais qu’au demeurant les gens instruits et les fonctionnaires de la police n’ignoraient point que dans l’Utah, les Mormons étaient polygames. (Noté au crayon en marge de la lettre.)

    C’est plus loin que M. Taylor manifeste sa crainte de ce fameux cabinet noir où l’on devait avoir fort à faire, s’il est vrai qu’on y ouvrait toutes les lettres. (Noté à l’encre sous la note précédente et d’une écriture de femme.)