Page:Apollinaire - Le Flâneur des deux rives.djvu/14

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avoir guéri la blessure qui stigmatisait ce cœur. Des anonymes ont manifesté tout l’élan de leurs âmes par ce cri profondément gravé : Vive les Ménesses !

Et voici une exclamation plus tragique : Maudit soit le 4 Juin 1903 et celui qui l’a donné. Les graffites patibulaires ou joyeux continuent ainsi jusqu’à une construction ancienne qui offre, à gauche, une porte cochère superbe flanquée de deux pavillons à toiture en pente ; puis on arrive à un rond-point où s’ouvre la grille d’entrée du parc merveilleux qui contient une maison de santé célèbre, et c’est là que l’on trouve aussi l’unique chose qui relie — mais si peu, puisque la poste est très mal faite — la rue Berton à la vie parisienne : une boîte à lettres.

Un peu plus haut, on trouve des décombres au-dessus desquels se dresse un grand chien de plâtre. Ce moulage est intact et je l’ai toujours vu à la même place, où il demeurera vraisemblablement jusqu’au moment où les terrassiers viendront modifier la rue Berton. Elle tourne ensuite à angle droit et, avant le tournant, c’est encore une grille d’où l’on voit une