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LES ONZE MILLE VERGES


bras avaient été emportés par la mitraille. Ce tronc humain possédait encore un beau membre dont la fermeté était idéale. L’ambulancière, aussitôt qu’elle fut seule avec Mony, s’assit sur la pine du tronc qui râlait et pendant cette chevauchée échevelée, suça la pine de Mony qui déchargea bientôt comme un carme. L’homme-tronc n’était pas mort, il saignait abondamment par les moignons des quatre membres. La goule lui téta le vit et le fit mourir sous l’horrible caresse. Le sperme qui résulta de ce taillage de plume, elle l’avoua à Mony, était presque froid et elle paraissait tellement excitée que Mony qui se sentait épuisé, la pria de se dégrafer. Il lui suça les tétons, puis elle se mit à genoux et essaya de ranimer la pine princière en la masturbant entre ses nichons.

— Hélas ! s’écriait Mony, femme cruelle à qui Dieu a donné pour mission d’achever les blessés, qui es-tu ? qui es-tu ?

— Je suis, dit-elle, la fille de Jean Morneski, le prince révolutionnaire que l’infâme Gourko envoya mourir à Tobolsk.

Pour me venger et pour venger la Polo-