Page:Approvisionnemens de St. Domingue.djvu/30

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[ 11 ] plus grande rareté , dans les tems qu'on appelle difette , famine , & qui éveillent la follicitude des adminiftrateurs , le pain a été comparativement prefqu'à moitié du prix qu'il vaut dans les tems d'abondance en France. Ce moment de cherté étoit l'époque de l'ouragan qui ravagea la récolte du fucre oc du café , au Port-au-Prince. Il caufa cette augmentation paiffagere qui cependant ne porta le prix du pain qu'à moitié de ce qu'il auroit dû va- loir 5 pour être dans un rapport exad avec la journée de l'ouvrier. 5°. Enfin nous connoîtrons encore mieux les rapports entre la France & St. Domingue , par la divifion de la monnoie dans les deux contrées. Dans la Métropole où le Peuple eft nombreux, où prefque tous vivent de leur travail journalier, la monnoie a été fubdivifée prefqu à l'infini , afin de donner à la clafTe indigente & labotieufe , les moyens de poilrvoir à fes modiques befoins. A St. Domingue au contraire où la nourriture pliyfi- que eft la moindre dépenfe ; où tout eft luxe, fafte &. richeffe ; où les habitations de i à 300,000 -liv..'.de revenu , font communes^ où celles quî"n en donnent que 40 à 50 mille, font mifes au dernier rang ; où enfin il n'y a pas de peuple , la monnoie s'eft élevée à ce niveau , & la plus petite pièce eft de 7 fols 6 den. du pays , qui valent 5 fols de France. Ainfi le pain eft pref-