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Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/322

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LES

MÉTAMORPHOSES:

ou

L’ANE D’OR D’APULÉE,

PHILOSOPHE PLATONICIEN,

LIVRE QUATRIEME.

Vers l’heure de midi, que le soleil darde ses rayons avec le plus de force, nous arrivâmes à un village chez de vieilles gens, amis de nos voleurs. Je le connus bien tout âne que j’étois, à la manière dont ils les abordèrent, à leurs embrassades, et à leurs longs entretiens ; outre qu’ils prirent plusieurs choses de ce que je portois, dont ils leur firent présent ; et je jugeai aux discours qu’ils tenoient tout bas entre eux, que les voleurs leur contoient qu’ils venoient de voler ce que nous apportions ; ensuite ils nous déchargèrent, et nous mirent en liberté dans un pré qui étoit tout proche.

Je ne pus me résoudre à paître avec mon cheval et l’âne de Milon, n’étant encore guère accoutumé à faire mon dîner de foin. Pressé donc d’une faim extrême, je me jettai hardiment dans un petit jardin que j’avois découvert de loin, qui étoit derrière la