Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, II.djvu/365

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

(4) Part du bûcher qui étoit préparé. Les anciens, comme on a déjà dit, gardoient les corps des défunts huit jours, et pendant ce temps-là on dressoit le bûcher pour les brûler, et l’on préparoit le reste des choses nécessaires pour la pompe funèbre. Les plus proches parens du mort tournoient le dos au bûcher en y mettant le feu, pour marquer que c’étoit avec regret qu’ils lui rendoient ce funeste office.

(5) A être cousu dans un sac. J’y ai ajoûté, et jetté dans l’eau, pour faite entendre cet endroit qui regarde le supplice des parricides, parce qu’il ne suffisoit pas dans la traduction de dire simplement cousu dans un sac. La coutume étoit d’enfermer dans ce même sac avec le criminel un singe, un serpent et un chien, et on le jettoit en cet état dans la mer ou dans un lac ou une rivière, en cas qu’on fût trop éloigné de la mer.

(6) Ils y trouvèrent l’anneau de fer. Au commencement de la république romaine, les chevaliers et même les sénateurs ne portoient aux doigts que des anneaux de fer ; le luxe s’étant accru dans la suite, ils en portèrent d’or enrichis de pierres précieuses, et ceux de fer restèrent aux esclaves.

(7) Une haine aussi terrible entre nous, que celle qui étoit entre Etéocle et Polynice. Ces deux fils d’Œdipe qui les avoit eus de Jocaste sa propre mère, après s’être fait long-temps la guerre, résolurent de la terminer par un combat singulier, où ils se tuèrent tous deux, et leurs corps étant mis sur un même bûcher, la flamme se partagea en deux, sans qu’on pût jamais la réunir, ce qui marquoit même après leur mort, l’inimitié irréconciliable qui avoit été entre eux.