Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, II.djvu/437

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fort grande différence entre les cérémonies qui se pratiquent pour se consacrer au service de l’une ou de l’autre, et je devois connoître que j’étois aussi appellé au ministère de la religion du grand dieu Osiris. Je n’eus pas long-temps lieu d’en douter. La nuit suivante un de ses prêtres m’apparut en songe, vêtu d’une robe de lin, portant des Thyrses, des branches de lierre et plusieurs autres choses, qu’il ne m’est pas permis de dire. Il posa tout cela dans ma chambre ; ensuite s’étant assis sur une chaise, il m’avertit du festin que je devois faire pour entrer dans cette grande religion ; et afin que je pusse le reconnoître par quelque endroit, il me fit remarquer qu’il étoit boiteux du pied gauche.

Les Dieux m’ayant ainsi fait connoître leur volonté, il ne me resta plus aucune incertitude dans l’esprit, et le lendemain matin, après que j’eus rendu mes hommages à la Déesse, je m’informai soigneusement aux uns et aux autres, s’il n’y avoit point quelqu’un des ministres du temple, qui eût une démarche pareille à celle du prêtre qui m’avoit apparu en songe. Il se trouve en effet, et j’apperçus dans le moment un des Pastophores tout semblable à celui que j’avois vu la nuit, non-seulement par sa manière de marcher, mais aussi par le reste de sa personne et par son habillement. J’ai su depuis qu’il s’appelloit Asinius Marcellus, nom qui avoit quelque rapport à l’état, où je m’étois vu. Je m’approchai