Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, II.djvu/445

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divine majesté m’instruisit de tout ce que je devois faire.

Je n’y perdis pas un seul moment ; et ayant été aussi-tôt informer mon prêtre de ce que j’avois vu, je me résolus de passer encore dix jours dans une grande chasteté, et sans manger de rien qui eût eu vie, suivant la loi indispensable qui le prescrivoit. Après cela, j’achetai les choses qui étoient nécessaires pour la cérémonie, et suivant les mouvemens de ma piété, j’achetai de tout abondamment. A la vérité je n’eus pas lieu de me repentir de mes peines, ni des dépenses que j’avois faites ; car, par la divine providence, le gain que je faisois dans le barreau, m’avoit déjà mis assez à mon aise.

Enfin, au bout de quelques jours, Osiris, le plus puissant et le premier d’entre les plus grands Dieux, m’apparut en songe, sans être caché sous aucune forme étrangère, et daignant me parler clairement, il m’ordonna de m’attacher sérieusement à acquérir de la réputation en exerçant la profession d’Avocat, sans m’embarrasser des mauvais discours de ceux qui seroient jaloux de la science que mes travaux et mes études m’avoient acquise ; et afin que je ne fusse pas confondu dans la troupe des autres prêtres, ce Dieu m’éleva au rang de ses pastophores, et m’honora même d’une dignité de décurion (36), qui duroit cinq ans. Depuis ce moment-là, avec ma tête rase, que je ne prenois aucun