Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, II.djvu/491

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dans les choses que vous ignorez, de ses conseils dans vos irrésolutions, de ses secours dans vos périls, et de son assistance dans vos adversités ; tantôt dans vos songes, tantôt par des signes visibles, quelquefois même en se manifestant à vous, quand il sera nécessaire ; il vous donnera les moyens de prévenir les maux, d’attirer les biens, de vous relever dans l’abaissement, de vous soutenir dans les occasions chancelantes, de voir clair dans les affaires obscures, de vous conduire dans la bonne fortune, et de vous rétablir dans la mauvaise.

Il ne faut donc pas s’étonner que Socrate, cet homme admirable, à qui Apollon même donna le nom de Sage, ait connu son Génie, et qu’à force de le cultiver, il s’en soit fait non-seulement un gardien fidèle, mais, pour ainsi dire, un compagnon et un ami familier qui a détourné de lui tout ce qu’il en falloit éloigner, lui a fait deviner tout ce qu’il devoit prévoir, et l’a averti de tout ce qu’il devoit connoître ; en telle sorte que dans les choses où la sagesse humaine est en défaut, l’inspiration lui tenoit lieu de