Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/102

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au temps du dénombrement du peuple. (Ac 5) Comme l’avènement du Christ était alors l’objet des plus ardents désirs et de l’attente universelle, les Juifs envoient demander à Jean : « Qui êtes-vous ? » pour savoir s’il avouerait qu’il était le Christ. Or, en disant : « Je ne suis point le Christ ; » il ne nie pas, mais au contraire, confesse ouvertement la vérité. — S. GREG. (hom. 7 sur les Evang.) Il nie clairement ce qu’il n’est pas, mais il ne nie pas ce qu’il est. Son langage, est celui de la vérité, et il mérite ainsi de devenir le membre de celui dont il ne voulait pas usurper injustement le nom.




S. Chrysostome : (hom. 16 sur S. Jean.) On peut dire encore que les Juifs avaient à l’égard de Jean-Baptiste, des sentiments beaucoup trop humains. Ils regardaient comme indigne de lui d’être inférieur au Christ, à cause de l’éclat extraordinaire qui entourait toutes les circonstances de sa vie, sa naissance illustre (il était fils du prince des prêtres), son éducation austère, et le mépris qu’il faisait des choses humaines. Jésus-Christ, au contraire, paraissait venir d’une famille obscure, comme les Juifs le lui reprochaient : « Est-ce qu’il n’est pas le fils du charpentier ? » et sa manière de se nourrir et de se vêtir n’avait rien qui le distinguât des autres hommes. Or, comme Jean envoyait continuellement à Jésus-Christ, et que les Juifs cependant préféraient l’avoir pour maître, ils lui envoient une députation, dans l’espérance de l’amener par leurs flatteries, à déclarer qu’il était le