Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/125

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véritable corps dans le sein de la Vierge, sans le concours d’aucun homme.




S. AUG. (Traité 6, sur S. Jean.) L’Esprit saint s’est manifesté aux hommes sous deux formes visibles différentes, sous la forme d’une colombe lorsqu’il descendit sur Nôtre-Seigneur après son baptême, et sous la forme de langues de feu quand il descendit sur les Apôtres réunis. D’un côté, c’est le symbole de la simplicité, de l’autre, l’emblème de la ferveur. La forme de la colombe apprend à ceux qui ont été sanctifiés par l’Esprit saint, à fuir toute duplicité ; et le feu enseigne à la simplicité, à ne point faire ses actions avec froideur. Ne vous étonnez pas que les langues soient divisées. Ne craignez pas la division, reconnaissez dans la colombe le symbole de l’unité. Il fallait que l’Esprit saint descendît sur Nôtre-Seigneur sous la forme d’une colombe, pour apprendre à tous les chrétiens qu’on reconnaîtra qu’ils ont reçu l’Esprit saint, s’ils ont la simplicité de la colombe et s’ils vivent avec leurs frères dans cette paix véritable que figurent les baisers des colombes. Les corbeaux donnent aussi des baisers, mais en même temps ils déchirent ; la colombe ne sait point déchirer, les corbeaux se nourrissent de corps qui ont été mis à mort, ce que ne fait pas la colombe, qui ne se nourrit que des fruits de la terre. Que si la colombe fait entendre des gémissements d’amour, ne soyons pas surpris que l’Esprit saint ait voulu apparaître sous la forme d’une colombe, lui qui prie pour nous par ses gémissements ineffables. (Rm 9) Ce n’est point en lui même, mais en nous que l’Esprit saint gémit par les gémissements qu’il nous inspire. Celui qui gémit d’être accablé sous le poids de ce corps mortel, et de vivre éloigné du Seigneur,