Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/129

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attribuer au sacrement de baptême conféré au nom de son serviteur, une efficacité aussi grande que celle du baptême donné par le Seigneur lui-même. Il ne l’a pas voulu, afin que ceux qui reçoivent son baptême missent toute leur espérance en celui au nom duquel ils reconnaîtraient avoir été baptisés, et il n’a point voulu qu’un serviteur plaçât son espérance dans un autre serviteur. S’il avait transmis ce pouvoir à ses serviteurs, il y aurait autant de baptêmes qu’il y a de serviteurs ; et comme on a dit le baptême de Jean, on aurait dit aussi le baptême de Pierre ou de Paul. Ce pouvoir que Jésus-Christ s’est exclusivement réservé, est le fondement de l’unité de l’Église, dont il est dit : « Une seule est ma colombe. » (Ct 6) Il peut se faire que quelqu’un ait reçu le baptême d’un autre que de la colombe, mais il est impossible que ce baptême ait pour lui la moindre efficacité.




S. Chrysostome : (hom. 17 sur S. Jean.) Le Père avait fait entendre sa voix pour proclamer son Fils, l’Esprit saint descend des cieux pour fixer les paroles du Père sur la tête de Jésus-Christ, afin que personne ne fût tenté d’attribuer à Jean ce qui ne convenait qu’à Jésus-Christ. Mais comment, me dira-t-on, les Juifs ne crurent-ils pas s’ils ont vu l’Esprit saint descendre sur Jésus ? C’est que de telles apparitions n’exigent pas seulement les yeux du corps, mais encore ceux de l’âme. Lorsqu’ils furent témoins des miracles que faisait Jésus, l’envie égara leur raison à ce point qu’ils affirmaient le contraire de ce qu’ils avaient vu ; comment donc veut-t-on que la seule apparition de l’Esprit saint ait pu dissiper leur incrédulité ? Suivant quelques-uns, tous ne virent pas l’Esprit saint, mais seulement Jean-Baptiste, et ceux dont les dispositions étaient meilleures ; car bien qu’il fût possible de voir des