Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/175

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terre l’argent des changeurs, et renversa leurs tables, » c’est-à-dire les comptoirs qui contenaient leur argent.




ORIG. Examinons sérieusement cette action qui peut nous paraître excessive, puisque nous y voyons le Fils de Dieu se faire un fouet avec des cordes pour chasser ces vendeurs hors du temple. A toutes les difficultés qu’on pourrait objecter, nous aurons toujours pour réponse la puissance divine de Jésus, qui pouvait, lorsqu’il le voulait, réprimer la fureur de ses ennemis, malgré leur nombre, et apaiser l’agitation tumultueuse de leurs esprits ; « car le Seigneur dissipe les desseins des nations, il rend vaines les pensées des peuples, et il renverse les conseils des princes. » (Ps 32, 10.) Ce fait ne le cède en rien aux miracles les plus éclatants de la vie du Sauveur, on peut même assurer qu’il y déploie une puissance plus grande que lorsqu’il changea l’eau en vin ; car dans ce dernier miracle, il agit sur une matière inanimée, tandis que dans le premier, c’est sur des milliers d’hommes qu’il exerce sa domination.




S. AUG. (de l’acc. des Evang., 2, 67.) Il est évident que le fait dont il s’agit s’est répété deux fois, saint Jean raconte ici le premier, et les trois autres Evangélistes le second. — ORIG. D’après saint Jean, le Sauveur ne chassa que les vendeurs, tandis que saint Matthieu y joint les acheteurs. Or, le nombre des acheteurs était beaucoup plus considérable que celui des vendeurs, et il fallait pour les chasser hors du temple, une puissance supérieure à celle du fils d’un charpentier, comme on l’appelait ; aussi était-ce par un effet de la puissance divine, qu’il commanda, comme nous l’avons dit, à toute cette multitude.




Bède : Nous voyons ici clairement les deux natures en Jésus-Christ,