Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/190

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aux paroles qui sortent de la bouche, il pénétrait jusqu’au fond des cœurs, et savait parfaitement le moment favorable pour ses divines communications. C’est pour cela que l’auteur sacré ajoute : « Parce qu’il les connaissait tous, et qu’il n’avait pas besoin que personne lui rendit témoignage d’aucun homme, car il savait lui-même ce qu’il y avait dans l’homme. » En effet, il n’appartient qu’à Dieu, qui seul a formé les cœurs des hommes, de connaître ce qu’ils renferment de plus intime. Il n’avait donc nul besoin de témoignages étrangers pour lui apprendre les pensées secrètes des cœurs qu’il avait créés.




S. AUG. (Traité 11.) Ce divin ouvrier connaissait mieux ce qui était dans son œuvre, que l’œuvre ne pouvait le connaître elle-même. Ainsi Pierre sentait bien ce qui se passait au fond de son cœur, lorsqu’il disait à Jésus : « Je vous suivrai jusqu’à la mort, » (Jn 13) mais Nôtre-Seigneur savait bien mieux ce qui était dans l’homme, lorsqu’il lui répondait : « Avant que le coq chante, vous me renierez trois fois. » — Bède : Avertissement salutaire de ne jamais nous reposer entièrement sur le témoignage de notre conscience, mais d’être toujours dans une craintive sollicitude ; car ce qui demeure caché pour nous, ne saurait échapper aux yeux du Juge éternel.