Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/212

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le monde, qu’il lui a donné son Fils unique. » Ne soyez donc pas surpris, s’il est nécessaire que je sois élevé en croix pour votre saint, telle est la volonté de mon Père, qui vous a aimés à ce point, de livrer son Fils pour des serviteurs ingrats et impies : « C’est ainsi que Dieu a aimé le monde ! » Il ne pouvait exprimer plus fortement la grandeur de cet amour ; car ces deux termes : Dieu et le monde, sont sépares par une distance infinie. En effet, c’est celui qui est immortel, qui est sans commencement, dont la grandeur est infinie, qui a aimé ceux qui sont sortis de la terre et de la cendre, et qui sont pleins de péchés innombrables. Mais ce qui suit exprime plus fortement encore cet amour : Ce n’est pas un serviteur, ce n’est pas un ange, ce n’est pas un archange, c’est son propre Fils qu’il a donné. S’il eût eu plusieurs fils, et qu’il en eût sacrifié un, ce serait déjà la preuve d’un amour immense, mais c’est son Fils unique qu’il nous a donné. — S. HIL. (de la Trin., 6.) Donner une créature à une autre créature, est un témoignage d’amour, et cependant le don d’une chose de si peu d’importance, et que nous devons bientôt perdre, n’a pas grand mérite. Les présents d’un grand prix attestent une charité plus étendue, et les grands dons sont la preuve d’un grand amour. Dieu a aimé le monde, et lui a donné non pas un fils adoptif, mais son Fils unique, son Fils propre, son Fils par naissance, son Fils véritable. Ce n’est point ici un fils par création, par adoption, un fils qui ne le serait pas en réalité. Quel plus grand témoignage d’amour et de charité que d’avoir donné pour le salut du monde un Fils, son Fils propre, son Fils unique !




THEOPHYLACTE. Notre-Seigneur a dit plus haut que le Fils de l’homme est descendu du ciel, bien que la chair n’en soit point